Une conversation avec Raw Main [FR]
La créativité de Raw Main semble sans limites. À partir de son sa ruche sonore en France, l’artiste a composé de la musique qui a déjà pollinisé les pistes de danse à travers le globe. Nous sommes très heureux de l’accueillir dans la famille de Saisons avec un EP magnifique de deux morceaux: Alcazar et Sodalita.
Vous pouvez écouter Alcazar EP et le télécharger ici.
Nous explorons lors d’une conversation ses influences, sa saison préférée, l’histoire de Sodalita et son processus créatif! Bienvenue dans l’univers de Raw Main.
D’où proviennent tes influences ?
Mes influences proviennent de mes origines. Mon père étant Français et ma mère étant Serbe, j’ai eu la chance de grandir avec la richesse de ces deux cultures. Dans ma discographie, on entend souvent des inspirations provenant de l’Europe de l’est, mais au fil des années, je me suis aperçu que j’étais très ouvert sur la musique du monde. De Fleetwood Mac en passant par Folklor ou encore Omara Portuando, on voit que mon spectre est très large. Je recherche constamment à ne pas me restreindre sur les influences d’un seul pays ou style. Avec la technologie de nos jours, on a la chance d’avoir un accès rapide à toute la musique du monde avec 3 clics de souris. On doit clairement en profiter. Il y a quelques année de cela, on mettait 2-3 mois voir 1 an pour connaître un titre.Maintenant tout va tellement vite.
Qu’est-ce que tes projets musicaux vise à communiquer ?
Mettre de l’émotion dans ma musique, c’est ce que je recherche constamment à communiquer. J’ai du mal à m’arrêter simplement à la «groove», j’ai besoin de mélodies. Chaque note est une partie de moi que je retranscris. Quand je suis dans mon studio et que je travaille sur une «loop», ça m’arrive de me lever et de danser. C’est assez marrant d’ailleurs, il y a une vraie interaction entre ma musique et moi, comme si le corps et l’esprit convergent ensemble.
Qu’est qui est à l’horizon pour toi dans les prochaines années ?
Continuer à faire ce que j’aime: de la musique. Je fais partie des chanceux qui peuvent vivre de leur passion. Cela a pris le temps que ça a pris, mais je suis clairement heureux de me lever chaque matin et d’aller à mon studio ou encore d’aller jouer dans un évènement. La pandémie a pas mal ralenti les choses. J’ai été obligé de me concentrer sur d’autres projets, notamment la musique de publicité ou encore le «sound design» pour équilibrer la balance. Sur le plan artistique, j’ai clairement envie d’aller plus loin. Je suis un grand fan des «challenges» et je pense que la vie est faite de «challenges». Il y a quelque chose qui en train de mûrir dans ma tête, j’en parlerais lorsque tout sera prêt ! :D
Un conseil à quelqu’un qui se lance dans la production de musique ?
La patience, le travail et surtout ne jamais abandonner! Il y aura des moments de doutes et de déception. C’est un long processus. Pour ma part, j’ai passé 4 ans en studio à travailler plus de 10 heures par jour. J’essayais de pousser mes limites et d’aller toujours plus loin. Je me remettait toujours en question et même encore aujourd’hui, c’est toujours d’actualité. Selon moi, faire de la musique de nos jours, c’est facile mais faire de la bonne musique nécessite beaucoup de travail.
Ta saison préférée ?
L’été, car je suis un amoureux du soleil. La température joue tellement sur mon humeur. L’hiver, le froid, la pluie et la neige me déprime, mais c’est le temps de l’année où je suis plus productif.
Quelle histoire se cache derrière Alcazar et Sodalita ?
Pour «Alcazar», tout est dans le titre, c’est à la suite d’un voyage en famille à Séville en Espagne. Séville est une ville magique riche en couleur et en histoire. Mon fils, ma femme et moi s’arrêtions souvent pour regarder les spectacles de flamenco dans les rues. Après être rentré de voyage, j’ai eu cette idée d’ajouter des influences de flamenco à ma musique. J’ai sorti ma guitare acoustique et j’ai enregistré quelques notes. Je suis un très mauvais guitariste, mais avec un ordinateur, on peut faire 500 prises et au bout de la 501ème prise, c’était la bonne.
Pour «Sodalita», c’est un peu plus complexe. Sur certains morceaux de musique, je vois la couleur qui en ressort, et le bleu était vraiment ce que je voyais à chaque écoute. La sodalite est une pierre bleue. J’ai traduit sodalita en espagnol pour lier les 2 pièces ensemble.
Est-ce que tu as une recette pour la créativité ?
Chacun a sa recette mais voici la mienne :
Une pincé de Sub 37
Une cuillère à soupe de prophet 6
10 grammes de Model D
Saupoudrer de Nord Rack 2
Laisser reposer 2 jours
Ahahahaha ! J’ai souvent remarqué que la nuit porte conseil. Lorsque j’ai fini ou que je suis en train de finir une «track», je fais exprès de fermer le projet et d’y revenir le lendemain au studio. Les idées sont toujours plus claires à ce moment.
Ton plus jeune souvenir de toi connectant avec la musique ?
J’étais très jeune, peut-être 8 ans ou peut-être moins. Sur mon premier synthétiseur, un «casio» blanc pour enfant, il y avait une touche «démo». J’écoutais cette mélodie et j’essayais de la reproduire. C’est vraiment l’un de mes premiers souvenirs.
Quel changement positif souhaiterais tu voir dans le monde ?
Il y a tellement de thèmes à aborder sur ce sujet. Il est important de prendre conscience qu’en août 2020, les humains avaient consommé l’intégralité de ce que la terre pouvait produire en 1 année, c’est quand même grave comme situation! Je ne vais pas entrer dans un débat, mais pour moi changer notre manière de consommer est l’une des choses à laquelle on doit vraiment s’attarder.